Parmi les demeures qu’inclut la parole d’Allah : "C’est Toi que nous adorons et c’est à Toi que nous demandons aide" , il y a la demeure de l’humanité -al-murû’a-.
C’est
l’adoption des qualités humaines par lesquelles l’homme se distingue de
l’animal et du diable le damné. Dans l’âme il y a trois « hérauts » qui
s’arrachent [l’individu] :
-
un « héraut » qui l’invite à adopter les qualités du diable, comme l’orgueil, l’envie, la hauteur, l’insolence, le mal, l’agression, la corruption et la tromperie.
-
un « héraut » qui l’invite à préférer les qualités des animaux telle la concupiscence.
-
un « héraut » qui l’appelle aux qualités des anges, comme la bienfaisance, le conseil, la piété, la science et l’obéissance.
La
réalité de l’humanité consiste à détester les deux premiers « hérauts »
et à répondre au troisième. Le manque d’humanité, voire son inexistence,
consiste à se laisser happer par les deux premiers « hérauts » et à se
tourner vers leur appel là où ils se trouvent.
L’humanité
réside donc dans la désobéissance à ces deux « hérauts » et
l’obéissance au troisième, comme a dit un des pieux prédécesseurs : «
Allah a créé les anges : des êtres dotés de raison et sans
concupiscence, Il a créé les bêtes avec la concupiscence, sans la
raison, et Il a créé la descendance d’Adam en mettant en eux la raison
et la concupiscence. Celui dont la raison prédomine sur la concupiscence
rejoint les anges et celui dont la concupiscence prédomine sur la
raison rejoint les bêtes. » C’est pourquoi on a défini l’humanité comme
étant la prédominance de la raison sur la concupiscence.
Les
jurisconsultes la définissent comme étant l’utilisation par le serviteur
de ce qui l’embellit et le pare et son abandon de ce qui le souille et
l’enlaidit.
Certains savants disent que c’est l’utilisation de toute vertu bonne et l’éloignement de toute vertu mauvaise.
La réalité de l’humanité consiste en fait en l’éloignement des paroles, des mœurs et des œuvres viles et infâmes.
L’humanité
de la langue c’est son éloquence, sa bonté, sa douceur, bref une langue
comparable à un arbre fruitier dont on cueille facilement les fruits.
L’humanité du caractère c’est sa largeur et son ouverture à l’ami comme à l’ennemi.
L’humanité
relative à l’argent c’est de parvenir par sa dépense à des suites
louables, sur le plan de la raison, de l’usage commun et de la Loi.
L’humanité de la dignité c’est son octroi à celui qui en a besoin.
L’humanité
de la charité c’est de s’empresser de la faire, de la faciliter, de
l’assurer avec abondance, de ne pas s’en enorgueillir lors de son octroi
et de l’oublier après l’avoir accordée.
Quant à
l’humanité qui réside dans l’abandon, c’est le renoncement à la
dispute, à la reproche, à la revendication et à la polémique.
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